Au cas où cela vous aurait échappé, la lecture des programmes des candidats aux élections législatives fourmille de propositions qu’un observateur le plus bienveillant pourrait qualifier de « foire aux illusions ».
Mais le professionnel de presse soucieux de l’avenir de son entreprise aura beau chercher, lire entre les lignes, interpréter une allusion ou un codicille, il ne trouvera rien qui puisse concerner son activité.
Bien sûr, et c’est une tradition dans tous les pays où la démocratie électorale s’exerce librement, les promesses les plus ahurissantes côtoient les espérances de « lendemains qui chantent » sans oublier l’éternel « grand soir » qui ne viendra jamais.
Bref cette exigence de tous les bonheurs (au fait, si on le savait déjà pourquoi ne l’avoir pas appliqué ?) permet d’éviter les sujets qui fâchent sans entrer dans les arcanes de l’exercice du pouvoir.
Et c’est hélas ce qui manque le plus à la campagne, certes un peu précipitée mais néanmoins déterminante, l’approche pragmatique de solutions à des problématiques concrètes de toutes les professions.
Et à lire les programmes des candidats tous partis confondus, il est évident que l’avenir de la presse n’intéresse personne parmi les prétendants au Palais Bourbon.
Certes, la dissolution surprise a forcément créé une surprise généralisée, mais les questions fondamentales en suspens ne sauraient être évacuées d’un coup de baguette magique.
La presse est aujourd’hui confrontée à des défis qui ont pour nom réseaux sociaux, droits voisins, fake news, intelligence artificielle générative, protection des données, réglementation européenne sur la discrimination, sans oublier les traditionnelles et récurrentes préoccupations sur les tarifs postaux, le mode de distribution, l’attribution des aides publiques, le statut des journalistes, les qualifications professionnelles.
Souhaitons simplement qu’au lendemain du second tour des législatives, les dirigeants de la nation ne se contentent pas de se féliciter de leur victoire, mais prennent à bras le corps l’ensemble des questions posées à notre pays, y compris en matière d’information et de liberté d’expression.