Qui s’en souvient ? Lors de son discours du 2 Juin 2015 (oui, il y aura bientôt 10 ans !) pour la présentation du rapport « Presse et Numérique, l’invention d’un nouvel écosystème », Mme Fleur Pellerin, ministre de la Culture, avait rappelé notamment son choix de réserver l’aide postale à la presse d’Information Politique et Générale ET à la presse de la Connaissance et du Savoir « qui regroupe tous les titres de la presse professionnelle, culturelle et scientifique ».
Ce premier pas vers la reconnaissance officielle des formes de presse que représente la FNPS fut confirmé deux ans plus tard par l’adoption de l’article 39bis B du Code Général des Impôts dans le projet de loi de Finances de 2017 (voir la lettre d’info de la FNPS de novembre 2022).
Cette demande de reconnaissance de la presse de la Connaissance et du Savoir fut une grande victoire pour la FNPS, mais une victoire défensive : si les aides doivent être ciblées, elles ne peuvent l’être sur la seule presse IPG.
Ce qui vient d’arriver avec le vote à l’Assemblée Nationale d’une enveloppe de 5 M€, portée à 30 M€, destinée à TOUS les titres de presse reconnus par la CPPAP et véritablement mis en difficulté par la crise du papier et de l’énergie est d’une autre nature.
A l’image des choix faits sur la fin du moratoire sur les tarifs postaux, sur le dossier Presstalis ou pour le crédit d’impôt abonnement, de mémoire d’éditeur de la presse, il y a bien longtemps qu’une mesure conjoncturelle de ce type a été pensée dans une logique de filière plutôt que dans une approche de guichet automatique au bénéfice de la seule presse IPG.
Or toutes les formes de presse s’approvisionnent auprès des mêmes papetiers, sont imprimés chez les mêmes imprimeurs, routés par les mêmes routeurs, distribués par les mêmes canaux et, enfin, ont tous pour lecteurs des citoyens pour lesquels l’information détermine en tout ou partie leur engagement dans la vie de la Cité. Tout en restant prudente, car ne connaissant pas encore les modalités exactes de répartition de cette aide, la FNPS ne peut qu’exprimer sa satisfaction devant la volonté d’équité du Gouvernement dans ce dossier.