La question posée à Gabriel Attal, ministre chargé des Comptes publics, par Mme Laure Darcos, sénatrice, à propos de l’aide exceptionnelle envisagée par le député Denis Masséglia aux éditeurs de la Presse d’Information Politique et Générale pour faire face à l’augmentation des coûts du papier relève du simple bon sens.
Nul besoin d’être un analyste spécialisé pour s’interroger sur cette insupportable discrimination qui laisserait à penser qu’une seule forme de presse est frappée par les hausses considérables des coûts de fabrication, ceux de nos formes de presse échappant par miracle aux ravages de l’inflation.
En s’exprimant avec clarté et équité, Mme Darcos met le doigt sur la sempiternelle différenciation entre une presse considérée comme ayant droit à tous les égards du contribuable et les « autres », dont la « presse de la Connaissance et du Savoir », trop souvent objet de l’indifférence généralisée des pouvoirs publics et du monde politique qui a tendance à ne s’intéresser au lecteur qu’en tant qu’électeur.
Rappelons qu’à la demande expresse de la FNPS, lors de l’élaboration de la Loi de Finances pour 2017, le législateur a souhaité, par le biais de l’article 39 Bis B du code général des Impôts, de prendre en considération les spécificités de la presse « de la connaissance et du savoir ».
En demandant au ministre des comptes publics de « ne pas laisser de côté un secteur aux abois », Mme Darcos, historienne passée par la Sorbonne, l’Ecole du Louvre et Sciences Po Paris, est parfaitement habilitée à demander que le lecteur de la revue « Connaissance des Arts » bénéficie de la même considération que la lectrice du magazine « Elle ».
Après tout, Van Gogh vaut bien une marque de shampoing !