Il n’a échappé à personne que la dégradation soudaine de la conjoncture économique suscite l’inquiétude
de tous les responsables d’entreprises dont les coûts affichent une progression difficilement
soutenable pour la plupart d’entre elles.
Quelques chiffres concernant plus particulièrement la presse spécialisée ne peuvent qu’inciter les éditeurs
à mettre en oeuvre de nouvelles stratégies dans le domaine des abonnements, de la publicité,
du développement numérique, sans négliger l’essentiel de l’activité, la production et la diffusion
d’une information professionnelle de qualité, reconnue par les lecteurs qui accordent un haut degré de
confiance aux publications qu’ils utilisent.
Un sondage réalisé par la FNPS au début de l’été soulignait les inquiétudes croissantes relatives au
prix du papier, à sa qualité, aux difficultés d’approvisionnement, l’impact sur les coûts de production
étant estimé entre 1 et 29%.
Une simple comparaison souligne l’ampleur du phénomène : le prix moyen de la tonne de papier est
passé de 589€ en 2021 à 1 122€ en 2022, ce qui correspond à une hausse de 90% !
Difficile dans ces conditions d’envisager l’avenir sans mesures destinées à garantir la pérennité des entreprises de presse.
D’autant que les nouvelles ne sont pas réjouissantes : en Allemagne, marché de référence du papier,
le prix a bondi de… 262% depuis janvier 2021.
Afin de continuer à garantir une information de qualité indispensable pour tous les secteurs auxquels
s’adresse la presse spécialisée, il faut à la fois maîtriser autant que faire se peut l’ensemble des
coûts sans affecter la capacité d’innovation et d’investissement, condition incontournable de la survie.
Et si les hausses de tarifs se révèlent aujourd’hui inéluctables, encore faut-il qu’elles tiennent compte
de la faible élasticité de la demande, qu’il s’agisse des lecteurs, des annonceurs ou partenaires de nos
formes de presse.
Et l’équation est loin d’être facile : les 30% d’éditeurs qui déclarent avoir augmenté leur tarif d’abonnement évaluent la hausse à 6,4%, alors que dans le même temps, l’impact de l’évolution du prix du papier est estimé à 17,2% sur les coûts de l’entreprise. La préparation des budgets 2023 s’annonce donc particulièrement ardue, car il faudra non seulement tenir compte de l’impact considérable d’une inflation générale inhabituellement élevée depuis plus de 40 ans, mais aussi de l’impérieuse nécessité de
poursuivre les investissements porteurs d’avenir, notamment dans le numérique.
Raison de plus pour suivre attentivement les offres de formation et d’information que la FNPS met à
votre disposition en permanence.