L’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République en mai 2017 fut présentée comme l’avènement d’un « nouveau monde » annonciateur d’un grand souffle de rénovation et de remises en cause de pratiques d’un autre temps. Il faut croire que « l’ancien monde » a su faire preuve d’une exceptionnelle capacité de résistance puisque l’on assiste encore à la permanence de l’insupportable discrimination au profit de la presse dite « d’information politique et générale » dans le plan filière récemment annoncé à l’Élysée…, aux seuls éditeurs IPG.
Néanmoins, la presse professionnelle et spécialisée a obtenu plusieurs mesures qu’elle demandait avec insistance ces derniers mois (abondement des aides à l’investissement au sein du Fonds stratégique pour le développement de la presse et gel de la baisse prévue des tarifs des AJL en 2021) alors que quelques mesures ont encore un champs d’application incertain mais que d’autres sont résolument réservées à l’IPG à l’image du crédit d’impôts abonnement.
En matière d’aides à la presse, à l’heure de la 5G, nous en serions donc resté à l’ère des « amishs » ! C’est ainsi, que dans un souci de modernité et d’équité bien comprise, la FNPS vient d’adresser au locataire de l’Elysée une missive argumentée regrettant la discrimination systématique dont sont l’objet nos formes de presse. Nous y exprimons l’inquiétude des éditeurs de nos 1 200 titres face à une politique d’aides à la presse de moins en moins compréhensible et acceptable à une époque où toute forme de différenciation de traitement est à juste titre condamnée.
Vous avez pu lire dans la « Newsletter » de la FNPS (du 18/09) le contenu intégral des arguments développés à l’intention du Chef de l’État. Il est fondamental pour l’ensemble des éditeurs qui représentent la presse de la connaissance, du savoir, de l’emploi et des loisirs, de continuer à soutenir nos arguments, qu’il s’agisse des tarifs postaux qui ne peuvent plus augmenter au rythme d’un cheval au galop, des aides au développement numérique qui doivent encore s’élargir, du crédit d’impôt sur les abonnements qui ne doit pas s’immiscer dans les choix de lecture des citoyens ou encore de la mise en œuvre du droit voisin qui doit concerner tous les éditeurs.
Il n’est que temps de mettre un terme à un régime d’aides à géométrie variable en fonction du contenu des titres concernés. En quoi un édito sur le Covid-19 dans le « Quotidien du Médecin » mérite moins de considération que les résultats du foot des hauts cantons des Cévennes ?