La dernière réunion de la CPPAP a une nouvelle fois confrontée ses participants aux difficultés à déterminer des critères objectifs et incontestables de la notion d’Information Politique et Générale. Il faut avouer que la rédaction du fameux article D.19 du Code des Postes et des Communications Électroniques ne facilite pas la tâche ; il est vrai que sa prose remonte à… 1997. A l’heure des réseaux sociaux et de l’Internet mobile, autant dire à la préhistoire.
C’est donc sur cette fameuse notion d’ « apport permanent sur l’actualité politique et générale, locale, nationale ou internationale, d’informations et commentaires tendant à éclairer le jugement des citoyens» devant occuper «la majorité de la surface rédactionnelle» combiné à l’obligation de «présenter un intérêt dépassant d’une façon manifeste les préoccupations d’une catégorie de lecteurs» que les décisions, parfois déconcertantes, doivent être rendues.
Et c’est ainsi, que sans argument valable et sous la pression légitime, mais totalement hors de propos, égalitarisme homme femme, un grand hebdomadaire féminin avec à sa Une successivement Vanessa Paradis, Scarlett Johansson, Kristen Stewart et Julia Roberts, s’est vu reconnaître la qualification de magazine d’Information Politique et Générale. Un dérapage auquel la FNPS s’est opposé mais qui ne coûtera pas moins de 3 millions d’euros à La Poste chaque année.
Si la porte s’ouvre à un élargissement des règles d’application de la définition de l’IPG, la « presse de la connaissance et du savoir » ne saurait être ignorée. Il importe alors de s’interroger sur la pertinence de la notion de « catégorie de lecteurs » particulièrement discriminante. Dans un courrier adressé au Ministre de la Culture, la FNPS vient de confirmer l’urgence d’une mission de réflexion à confier à la CPPAP afin de parvenir à une équité de traitement entre toutes les formes de presse et de renforcer la sécurité juridique des décisions rendues par cette instance.