Après de longs débats initiés par Mme Françoise NYSSEN, ministre de la Culture, qui avait confié à l’ancien PDG de l’AFP, M. Emmanuel HOOG, la réalisation d’un rapport sur l’opportunité de créer un conseil de déontologie de la presse, un « Conseil de Médiation et de Déontologie Journalistique » devrait voir le jour le 2 décembre prochain en s’appuyant sur les travaux menés depuis 2012 par l’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI) que préside M. Patrick EVENO.
La France serait ainsi le 21ème État de l’Union Européenne à se doter d’un organe qui n’a pas vocation à sanctionner, mais à évaluer les éventuels manquements aux principes d’exercice des professions de l’information et formuler publiquement des avis et recommandations susceptibles de conforter la confiance du public envers les médias.
Car la question fondamentale demeure en l’état depuis de trop nombreuses années : au fil du temps, la crédibilité des organes de presse s’est dangereusement érodée auprès d’une opinion publique de plus en plus critique à l’égard des médias, toutes catégories confondues. Et ce, malgré un arsenal juridique en France qui n’a rien à envier à celui de nos voisins avec notamment la loi de 1881 sur la liberté – et la responsabilité – de la presse et la création de la Commission de la Carte de Presse en 1935 qui consacrait dans la loi certain principes figurant dans la Charte des devoirs du journaliste français de 1918. À l’échelon européen, c’est en 1971 que la Charte européenne des devoirs et droits des journalistes définissait 5 droits et 10 devoirs opposables aux professionnels dans l’Union.
N’oublions pas les recommandations du Conseil de l’Europe, de l’UNESCO, ou encore la loi sur les publications destinées à la jeunesse de 1949, bien avant que l’Association pour la Promotion d’un Conseil de Presse n’aboutisse à la création de l’ODI, dont la FNPS est membre depuis sa création. Bien évidemment, l’immédiateté et la déferlante des réseaux sociaux avec son lot de dérives plus ou moins contrôlées par des « plateformes » plus soucieuses de leurs résultats financiers que de la qualité des contenus, la multiplication des « fake news », notamment en période électorale de la part de candidats peu regardants sur la véracité de leurs propos, trop souvent repris par une presse trop pressée, n’ont pas contribué à rétablir la confiance du public, et notamment de la jeunesse.
La FNPS sera partie prenante dans la création d’un Conseil de Médiation et de Déontologie Journalistique à même de rassembler au sein d’une structure tripartite, publics, journalistes et éditeurs autour des seules questions déontologiques. Elle y serait d’autant plus légitime que les plus récentes enquêtes consacrées à l’image des titres qu’elle représente (IFOP 2016) lui accorde un taux de 91% de crédibilité et de fiabilité.