Reçue avec allégresse par l’ensemble des éditeurs de presse lors de son adoption par le Parlement européen en avril dernier, la directive instaurant un droit voisin pour l’utilisation de leurs contenus numériques doit permettre, à toutes les publications de presse, d’obtenir un partage de la valeur créé sur les plateformes grands publics ou professionnelles.
Alors que les négociations bruxelloises avaient été marquées par un lobbying démesuré des GAFA, les éditeurs de presse, dans une admirable unité, ont finalement obtenu la reconnaissance d’un droit déjà accordé à d’autres formes de créations, audiovisuelles, cinématographiques ou musicales.
Las, c’était sans compter sur les poisons de la division typiquement hexagonale qui ont poussé certains à réclamer lors de la transposition en droit français une priorité, voire une exclusivité, pour la seule presse qui contribue « à l’information politique et générale ». Or, comme tout droit, le « droit voisin de l’éditeur de presse » a été défini au niveau européen et ne saurait souffrir d’application différenciée.
L’unité a fait long feu, mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’espoir est permis de voir la presse magazine, spécialisée et professionnelle réhabilitée dans cette quête.
Interpellé lors de notre AG, le ministre de la Culture M. Franck RIESTER nous a en effet assuré avec détermination de l’éligibilité de nos formes de presse au droit voisin et nous a assurés que le texte en cours de discussion serait sous amendé si nécessaire pour le préciser.
Ce travail est en cours. S’il aboutit, il sera salvateur pour tout le monde. En effet, si toute la presse ne va pas ensemble à la table des négociations, qui empêchera un Google d’exploiter nos divisions et de puiser ses sources auprès de contenus de presse non protégés (un bon « crawler » fera ça très bien) sans jamais payer un centime de droit à quiconque. Pas sûr que la presse, IPG ou pas, trouve son compte à cette pratique…