Le développement rapide du « brand content » avec le numérique est un sujet déterminant pour l’avenir de la plupart de nos entreprises. Selon l’article L.7114-4 du Code du travail, un journaliste « peut, très minoritairement, percevoir des commissions d’ordre publicitaire », sans que les montants concernés deviennent « trop importants ». Autant dire que ce texte, loin de clarifier une situation par définition opaque, contribue, par son flou juridique et comptable, à des interprétations trop souvent contradictoires.
À l’heure où le « brand content » se développe sur les sites de presse en ligne en même temps qu’il devient parfois un media à part entière, l’attribution des tâches journalistiques doit clairement être distinguée des activités publicitaires. S’il n’est pas facile pour l’éditeur d’ériger des barrières parfaitement étanches, nombre de sujets d’information, notamment dans la presse professionnelle impliquent forcément des activités économiques et commerciales qu’il est impossible d’éviter.
Il est essentiel aujourd’hui que l’ensemble des acteurs concernés, éditeurs, journalistes et représentants de la profession auprès de la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels puissent définir une doctrine ferme et consensuelle afin d’éviter de dommageables incertitudes pour l’ensemble des médias.
Car d’autres dangers risquent d’entretenir des contradictions impossibles à dénouer : quand la première entreprise mondiale de l’industrie hôtelière, le groupe Marriott lance un service à destination de ses 130 millions de détenteurs d’une carte de fidélité, baptisé tout simplement « Marriott News », il ne se contente pas d’informer ses millions de lecteurs des nouveautés du dernier Sheraton de Macao ou de la rénovation du Ritz Carlton de Berlin, mais délivre sous son appellation, d’innombrables informations, certes à dominantes financières et économiques, mais sous une forme journalistique. Et il crée ainsi une opportunité pour les éditeurs de presse de lui fournir un contenu éditorial de qualité pour ce média propriétaire.
Un marché prometteur.