Lors de son intervention devant l’assemblée générale de la FNPS le 29 juin dernier, M. Mounir MAHJOUBI, secrétaire d’État chargé du Numérique, a ouvert son propos par un hommage appuyé à nos formes de presse qu’il qualifia d’ « exacte, exhaustive et précise », qualités qui illustrent la rigueur exceptionnelle avec laquelle les publications spécialisées traitent l’information.
Au-delà de cet aimable préambule, M. MAHJOUBI a abordé sans détour les perspectives d’une transition numérique indispensable au développement des entreprises, avec pour objectif final, « faire de la France un champion du numérique au service de l’humain ». Cette noble ambition exige bien évidemment une volonté forte d’accompagnement des pouvoirs publics afin de permettre notamment aux éditeurs de la presse spécialisée de réussir la transition vers la maturité numérique qui ne rime pas obligatoirement avec un abandon total de l’imprimé.
Il n’est effectivement que temps de sortir des « naïvetés », pour reprendre le mot du ministre, qui ont marqué les 20 dernières années, la plus flagrante étant le principe de gratuité absolue qui a vite trouvé ses limites. Une marotte qui perdure cependant dans les esprits comme si la monétisation était un obstacle au développement de la création de contenus de qualité alors qu’elle en est le moteur incontournable.
Pour parvenir à un nouvel équilibre, la presse a besoin d’un appui déterminé et constant des pouvoirs publics, qu’il s’agisse des aides au développement des contenus digitaux, de l’alignement de la fiscalité sur le régime de l’imprimé, de règles sur la protection des données n’entravant pas la liberté du commerce, sans oublier le dur combat en faveur du droit voisin de la presse sur les contenus numériques face aux oppositions convergentes et paradoxales des partisans farouches du « tout gratuit » et des « GAFA ». Lourde tâche face à laquelle le secrétaire d’État au numérique a affirmé la volonté gouvernementale d’aller de l’avant quitte à bousculer les situations acquises afin de se projeter dans les décennies à venir. On est prévenu !